L’adage selon lequel le football est bien plus que du football se confirme au Proche-Orient. Les grandes manœuvres diplomatiques sont enclenchées pour empêcher la tenue d’un vote, le 28 mai, sur une suspension d’Israël des instances internationales de ce sport. Une motion en ce sens, déposée par les Palestiniens, pourrait être examinée ce jour-là à l’occasion du congrès de la FIFA.
Source: http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2015/05/19/la-palestine-veut-mettre-israel-au-ban-de-la-fifa_4636193_3218.html
Source: http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2015/05/19/la-palestine-veut-mettre-israel-au-ban-de-la-fifa_4636193_3218.html
Mais le président de l’organisation, Joseph Blatter, est opposé à cette mesure, qui nécessiterait l’approbation de 75 % des suffrages exprimés parmi les 209 pays représentés. Le dirigeant sera en visite en Israël et en Cisjordanie, mardi 19 et mercredi 20 mai, pour rencontrer le premier ministre, Benyamin Nétanyahou, puis le président palestinien Mahmoud Abbas.
Joseph Blatter considère la démarche palestinienne comme son « défi numéro un », à l’approche du prochain congrès. Depuis deux ans, les tentatives de médiation ont échoué. Le dirigeant dit avoir « bon espoir de trouver une solution », appelant à des « concessions » de la part d’Israël. L’implication de MM. Nétanyahou et Abbas illustre la gravité de la situation. Une suspension d’Israël placerait le pays au même rang que l’Afrique du Sud à l’époque de l’apartheid. Il s’agirait d’une accélération majeure dans les pressions sur l’Etat hébreux alors que les négociations de paix avec l'autorité palestinienne sont inexistantes et qu'un gouvernement très à droite vient d'émerger.
Cette motion n'est pas une nouveauté. Elle est la conclusion d'une démarche entamée il y a déjà deux ans par la Fédération palestinienne de football. Par la voix de son président, Jibril Rajoub, cadre politique important du Fatah, elle s'est engagée résolument au sein de la FIFA pour rapporter les discriminations subies par ses joueurs et les limitations imposées à ses activités par Israël. Dans un entretien au monde, M.Rajoub reconnaît que "M.Blatter est sous pression", mais estime que ce dernier "a échoué depuis deux ans" à régler le problème.
M.Rajoub dénonce l'interdiction faite à des équipes de Jordanie, d'Irak ou des Emirats arabes unis de se rendre en Cisjordanie. Il évoque l'entrave à la circulation des joueurs et des dirigeants entre ce territoire palestinien et la bande de Gaza, le blocage par les autorités israéliennes d'équipements sportifs et le comportement ouvertement raciste des supporters du Betar Jerusalem. Enfin, il rappelle que cinq clubs localisés dans des colonies, illégales au regard du droit international, participent à des compétitions israéliennes. " L'assemblée de la FIFA doit adopter une position claire et tranchante vis-à-vis d'Israël, qui ne peut se comporter comme la terreur du quartier et nous empêcher de jouir des statuts de la FIFA, explique t-il. Ce vote est un vrai test pour l'Europe. Est-elle sérieuse quand elle dénonce les colonies? Si oui, il faut donner un carton rouge à Israël."
Politisation du football
M.Rajoub écarte tout compromis ou arrangement en coulisses. Néanmoins, il se dit "ouvert à toutes les discussions". Il soutient l'idée d'un mécanisme de supervision par la FIFA, pendant une période probatoire, avant la suspension effective d'Israël si l'Etat hébreux ne levait pas toutes les restrictions pesant sur les Palestiniens. Du côté israélien, une intense campagne de lobbying a été engagée auprès des fédérations dans le monde. Il s'agit explique le porte parole du ministère des affaires étrangères, Emmanuel Nahshon, "de démonter la démarche palestinienne et d'expliquer qu'elle a tout à voir avec les ambitions personnelles de Rajoub, dans le contexte de la future succession d'Abbas.
Israël compte sur le fait que les fédérations étrangères n'aiment pas la politisation du football. Néanmoins le gouvernement est prêt à faire des gestes de bonne volonté, en particulier sur la circulation des joueurs palestiniens entre la Cisjordanie et la bande de Gaza. A une réserve près, dit M.Nahshon: "au moins deux ou trois joueurs étaient membres du Hamas et étaient engagés dans des activités sans lien avec le sport."
En revanche la question des clubs dans les colonies est renvoyée à des négociations bilatérales de nature politique.
Joseph Blatter considère la démarche palestinienne comme son « défi numéro un », à l’approche du prochain congrès. Depuis deux ans, les tentatives de médiation ont échoué. Le dirigeant dit avoir « bon espoir de trouver une solution », appelant à des « concessions » de la part d’Israël. L’implication de MM. Nétanyahou et Abbas illustre la gravité de la situation. Une suspension d’Israël placerait le pays au même rang que l’Afrique du Sud à l’époque de l’apartheid. Il s’agirait d’une accélération majeure dans les pressions sur l’Etat hébreux alors que les négociations de paix avec l'autorité palestinienne sont inexistantes et qu'un gouvernement très à droite vient d'émerger.
Cette motion n'est pas une nouveauté. Elle est la conclusion d'une démarche entamée il y a déjà deux ans par la Fédération palestinienne de football. Par la voix de son président, Jibril Rajoub, cadre politique important du Fatah, elle s'est engagée résolument au sein de la FIFA pour rapporter les discriminations subies par ses joueurs et les limitations imposées à ses activités par Israël. Dans un entretien au monde, M.Rajoub reconnaît que "M.Blatter est sous pression", mais estime que ce dernier "a échoué depuis deux ans" à régler le problème.
M.Rajoub dénonce l'interdiction faite à des équipes de Jordanie, d'Irak ou des Emirats arabes unis de se rendre en Cisjordanie. Il évoque l'entrave à la circulation des joueurs et des dirigeants entre ce territoire palestinien et la bande de Gaza, le blocage par les autorités israéliennes d'équipements sportifs et le comportement ouvertement raciste des supporters du Betar Jerusalem. Enfin, il rappelle que cinq clubs localisés dans des colonies, illégales au regard du droit international, participent à des compétitions israéliennes. " L'assemblée de la FIFA doit adopter une position claire et tranchante vis-à-vis d'Israël, qui ne peut se comporter comme la terreur du quartier et nous empêcher de jouir des statuts de la FIFA, explique t-il. Ce vote est un vrai test pour l'Europe. Est-elle sérieuse quand elle dénonce les colonies? Si oui, il faut donner un carton rouge à Israël."
Politisation du football
M.Rajoub écarte tout compromis ou arrangement en coulisses. Néanmoins, il se dit "ouvert à toutes les discussions". Il soutient l'idée d'un mécanisme de supervision par la FIFA, pendant une période probatoire, avant la suspension effective d'Israël si l'Etat hébreux ne levait pas toutes les restrictions pesant sur les Palestiniens. Du côté israélien, une intense campagne de lobbying a été engagée auprès des fédérations dans le monde. Il s'agit explique le porte parole du ministère des affaires étrangères, Emmanuel Nahshon, "de démonter la démarche palestinienne et d'expliquer qu'elle a tout à voir avec les ambitions personnelles de Rajoub, dans le contexte de la future succession d'Abbas.
Israël compte sur le fait que les fédérations étrangères n'aiment pas la politisation du football. Néanmoins le gouvernement est prêt à faire des gestes de bonne volonté, en particulier sur la circulation des joueurs palestiniens entre la Cisjordanie et la bande de Gaza. A une réserve près, dit M.Nahshon: "au moins deux ou trois joueurs étaient membres du Hamas et étaient engagés dans des activités sans lien avec le sport."
En revanche la question des clubs dans les colonies est renvoyée à des négociations bilatérales de nature politique.